Former aux écrits professionnels à l'OFPPT : quels discours pour quelles pratiques de formation ?
Nouhaila Moughi  1@  
1 : Universite Mohammed V - Rabat

Cette contribution s'intéresse au rôle de la formation aux écrits professionnels (Labore-Milla et al., 2014) au sein de l' « Office de Formation Professionnelle et de la Promotion de travail » (OFPPT) au Maroc, notamment dans le cadre de deux spécialités : « Gestion et Commerce » et « Hôtellerie et Événementiel ». La maitrise de la langue écrite est une nécessité pour les futurs professionnels, en vue de s'adapter aux exigences des littéracies au travail. En effet, au-delà des aspects disciplinaires, les formés sont tenus de produire des écrits en lien avec leur activité préprofessionnelle en formation, ou encore à l'occasion de stages en alternance. Ces écrits sont conçus particulièrement comme des outils de professionnalisation (Cros, Lafortune & Morisse, 2009 ; Vanhulle, 2000), voire d'appropriation de techniques d'expression et de communication (désormais TEC) en français, adaptées à des situations professionnelles observées et/ou réellement vécues.

Dans cette communication, nous interrogeons précisément la place de la formation accordée à ces écrits dans le contexte spécifique du cours de TEC (anciennement appelé « cours de français », tout court), les finalités qui leur sont attribuées, mais aussi la nature des dispositifs didactiques prescrits ou privilégiés par les formateurs, et les modalités d'accompagnement à l'écriture. En effet, à travers l'analyse de pratiques déclarées des formateurs en TEC, nous envisageons de mettre au jour leurs représentations de l'écriture professionnelle et les exigences quant à la capacité des étudiants à produite des écrits professionnels, exigés d'eux dans l'exercice des métiers de gestion, de commerce et d'hôtellerie : quels sont les genres d'écrits professionnels pratiqués en formation ? Quelles sont les attentes des formateurs par rapport à l'écriture professionnelle comme activité d'enseignement et d'apprentissage ? Quelles pratiques sont évoquées et comment ? Quelles conceptions sont défendues ? Que disent ces représentations des modèles didactiques privilégiés, en lien avec les apports de la didactique de l'écrit dans le supérieur (Scheepers, 2021) ?

Après avoir décrit brièvement les spécificités de la formation professionnelle à l'OFFPT et le statut des écrits professionnels dans les programmes de formation, nous présenterons les résultats d'entretiens semi-directifs menés auprès de 32 formateurs de TEC, deux différents établissements de formation. L'examen des verbatims recueillis permettra de mettre en évidence en ce que le discours des formateurs signifie de leur perception du français comme langue de travail et de l'écriture professionnelle comme activité d'apprentissage, voire d'identifier quels modes d'accompagnement didactique peuvent être (ou sont réellement) envisagés, dans le cadre de la formation aux (par les) écrits professionnels.

Bibliographie

Cros, F., Lafortune, L. & Morisse, M. (dir.) (2009). Les écritures en situations professionnelles. Presses de l'université du Québec.

Laborde-Milla, I., Plane, S., Rinck, F. et Sitri, F. (2014). La formation aux écrits professionnels. Des écrits en situation de travail aux dispositifs de formation. EME Éditions.

Scheepers, C. (2021). Former à l'écrit, former par l'écrit dans le supérieur. De Boeck supérieur.

Vanhulle, S. (2000). Littératie professionnelle : quelles implications pour la didactique du français ?. La Lettre de l'AIRDF, 27, 9-11.


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