Comment la littérature de jeunesse peut-elle soutenir la motivation en grammaire ? Incidence d'une séquence didactique mise en œuvre auprès d'élèves de quatrième primaire en Saskatchewan francophone
Joël Thibeault  1@  , Claude Quevillon Lacasse  2@  
1 : Université d'Ottawa
145 Jean Jacques Lussier Ottawa, Ontario -  Canada
2 : Université d'Ottawa

S'il est reconnu que la grammaire gagne à être mise en lien avec les autres composantes du français (Bulea Bronckart et al., 2017; Lefrançois et al., 2018), on ne sait encore que peu de choses sur l'incidence d'une telle intégration sur les élèves qui la vivent. Ainsi avons-nous mené une étude lors de laquelle nous avons créé et mis en œuvre une séquence didactique sur la phrase de type impératif à partir de livres pour la jeunesse auprès de trois groupes d'élèves de quatrième primaire (environ 9 ans) en Saskatchewan francophone, au Canada. Pour élaborer cette séquence, qui s'est échelonnée sur quatre périodes de 50 minutes, nous avons retenu deux albums : dans Il ne faut pas mettre les enfants au congélateur (Escoffier et Cormier, 2021), un ogre restaurateur expose la marche à suivre pour cuisiner des enfants, alors que dans Comment rallumer un dragon éteint (Lévy et Benaglia, 2016), un enfant explique comment rallumer son animal domestique quand il ne crache plus de feu. Puisque les personnages narrateurs dans les deux titres se fixent une intention injonctive, ils recourent à maintes phrases impératives, ces dernières pouvant donc faire l'objet d'un enseignement réalisé par l'entremise des œuvres lues en classe. Ainsi, après une lecture interactive de chacun des titres, nous avons proposé des activités de grammaire à partir de certaines des phrases trouvées dans les œuvres : des tris de phrases, des activités de comparaison de phrases déclaratives et impératives, et des activités d'écriture à la manière des auteurs lus en classe, notamment. 

Lors de cette présentation, nous nous pencherons sur l'influence de notre séquence didactique sur une composante clé de l'apprentissage, la motivation des élèves en grammaire (Gauvin et al., 2021). En amont et en aval de la séquence, les élèves des trois groupes (n = 35) ont ainsi répondu à un questionnaire de type Likert reposant sur trois dimensions de la motivation : l'intérêt en grammaire, la perception de l'utilité de la grammaire et le sentiment d'efficacité personnelle en grammaire. Qui plus est, après la mise en œuvre de la séquence, certains élèves (n = 25) ont pris part à une entrevue individuelle pendant laquelle ils ont notamment été invités à expliciter ces trois dimensions. Cette communication nous offrira ainsi la chance de présenter les résultats d'analyses statistiques réalisées à partir des scores obtenus au questionnaire lors du prétest et du post-test et, en complément, de nous arrêter aux résultats d'une analyse thématique que nous avons effectuée avec les données relatives aux entrevues. Nous serons ainsi à même de mieux comprendre si et comment la littérature de jeunesse est susceptible d'être un vecteur motivationnel lorsqu'elle est utilisée pour enseigner la grammaire. 

 

Références

Bulea Bronckart, E., Gagnon, R. et Marmy Cusin, V. (2017). L'interaction entre grammaire et texte, un espace d'innovation dans la didactique du français et la formation des enseignants. La Lettre de l'AiRDF, 62, 39-44. 

Escoffier, M. et Cormier, F. (2021). Il ne faut pas mettre les enfants au congélateur. Petit manuel de cuisine pour ogres. D'eux. 

Lefrançois, P., Montésinos-Gelet, I. et Anctil, D. (2018). Enseigner la phrase par la littérature jeunesse. Chenelière. 

Lévy, D. et Benaglia, F. (2016). Comment rallumer un dragon éteint. Sarbacane.

Gauvin, I., Thibeault, J., Barroso da Costa, C., Plante, I. et Bélanger, V. (2021). Une exploration de la motivation en grammaire du français d'élèves du secondaire québécois. Revue Didactique2(1), 40-54. 

 

 

 


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