Pratiques de l'écriture et formation : quelle articulation ?
Fatma Ben Barka Messaoudi  1@  , Kathy Similowski  2@  
1 : École, mutations, apprentissages
CY Cergy Paris Université, CY Cergy Paris Université : EA4507, CY Cergy Paris Université
2 : École, mutations, apprentissages
CYU Cergy Paris université

De nombreux travaux se sont intéressés à l'écriture en mobilisant différents champs de recherche comme la psychologie cognitive, la génétique textuelle, la linguistique, la sociolinguistique et la didactique. En prenant appui sur ces recherches, nous avons entrepris de réexaminer cet objet complexe qu'est l'écriture en choisissant comme angle d'observation le processus de transmission de l'écrit : depuis la formation universitaire (Boch & Frier 2015 ; Scheepers 2021) jusqu'à l'apprentissage scolaire des élèves. Notre approche vise à « cerner la spécificité et les particularités du discours des futurs enseignants sur l'écriture, les liens existants entre le profil personnel et le rapport à l'écriture, ainsi que les relations entre le rapport à l'écriture et le rapport à la formation. » (Baclou 1997 : 221)

Cette étude s'appuie sur une approche descriptive et analytique de données recueillies dans le cadre du projet REAlang[1]. La 3e collecte[2] commencée en septembre 2024 a notamment pour objectif de cerner les pratiques d'écriture de futurs enseignants du 1er degré en France. Nous cherchons à comprendre comment ceux-ci définissent l'écrit, appréhendent son rôle et sa fonction dans leur propre formation ainsi que dans celle de leurs futurs élèves et enfin comment ils en conçoivent un enseignement.

Nous exposerons les choix méthodologiques opérés pour constituer notre corpus composé actuellement d'une centaine de réponses d'étudiants en licence et en master Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et de la Formation (académie de Versailles, Ile-de-France). Le questionnaire élaboré sur LimeSurvey de 13 questions s'articule autour des pratiques des participants (À quelle occasion, écrivez-vous dans votre vie professionnelle ? Écrivez-vous dans votre vie privée ?) ; de la représentation qu'ils ont de l'écrit ( Pour vous, l'écriture c'est...) ; et enfin de l'enseignement de l'écrit (Pour vous, enseigner l'écriture c'est ...). Les premières analyses montrent la place essentielle que les étudiants accordent à l'écriture – écrire c'est « exister », « important », « rêver », « transmettre ses pensées » – bien qu'il s'agisse, selon eux, d'« une discipline qui s'apprend difficilement » exigeant ainsi de se conformer « aux standards imposés par la société ». Nous verrons aussi comment ils mettent en rapport lecture et écriture. Finalement, nous nous demanderons comment ce rapport à l'écrit/ure questionne encore aujourd'hui la formation des futurs enseignants.

Bibliographie

Balcou, M. (1997). Les professeurs des écoles en formation initiale et l'écriture. Repères. Recherches en didactique du français langue maternelle, 16 (1), 221-239.

Boch, F. & Frier, C. (2015). Travailler l'écrit dans l'enseignement supérieur. ELLUG collection Didaskein.

Scheepers, C. (2021). Avant-propos. In Former à l'écrit, former par l'écrit dans le supérieur (p. 17-27). De Boeck Supérieur.


[1] Comme le mentionnent les chercheurs qui ont élaboré cette enquête, « derrière cet acronyme, une double lecture, [...] rend compte de ces orientations : cette Recherche sur l'Enseignement Apprentissage de la langue en milieu scolaire, peut également se lire comme Réalité de l'Enseignement Apprentissage de la langue en milieu scolaire. »

[2] Les 2 premières enquêtes ont été effectuées en 2019-2022 et en 2022-2023 par P. Gourdet (EMA, CY Cergy Paris Université) et M. Beaumanoir-Secq (Laboratoire EDA, Université de Paris Descartes) sur la base d'une série de tests portant sur 2 catégories grammaticales variables, le verbe et l'adjectif.


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