Enseignement de la littérature de jeunesse et sujets sensibles : aborder le harcèlement scolaire au travers de la lecture d'albums.
Christelle Camsuza  1@  
1 : Université de Bordeaux
Institut National Supérieur du Professorat et de l'Education de l'Académie de Bordeaux

Enseignement de la littérature de jeunesse et sujets sensibles : aborder le harcèlement scolaire au travers de la lecture d'albums.

Christelle CAMSUZA

Axe 1 : Des pratiques enseignantes ou de formation à l'activité de l'apprenant⋅e

Mots clés : pratiques enseignantes, littérature, didactique disciplinaire, harcèlement, éducation morale et civique

La proposition de communication au sein du symposium Enseignement de la littérature et sujets sensibles : quels gestes ? Quelle didactique ? Pour quels apprentissages ? consiste à questionner les pratiques enseignantes et les apprentissages des élèves dans l'approche d'un sujet sensible : le harcèlement.

Il s'agira de se demander comment les enseignants du premier degré utilisent la littérature de jeunesse pour aborder la question du harcèlement au travers de la lecture d'albums : quels albums choisissent-ils ? Quelle didactisation proposent-ils ? Quels dispositifs pédagogiques retiennent-ils et pourquoi ? au service de quels apprentissages chez les élèves et de quelle interdisciplinarité dans leur pédagogie ?

Le texte littéraire doit-il alors être envisagé comme une utilité qui serait celle du confort ou de la commodité du détour fictionnel pour aborder un sujet sensible ? Doit-il être envisagé comme un possible usage transitif de la littérature, au risque de faire du texte littéraire un prétexte à l'Education Morale et Civique ? Ne peut-on pas considérer que certaines pratiques pédagogiques peuvent amener les élèves à construire leur réflexion et leur esprit critique par le biais de leur juste compréhension et de leur réception éclairée du texte ?

La communication se propose d'analyser les pratiques enseignantes et les pratiques de formation autour de deux albums de littérature de jeunesse autorisant cette « éducation à » : Marcel la mauviette d'Anthony Browne (traduit par Isabel Finkenstaedt, Kaléidoscope, 1991) et Rouge de Yan de Kinder (traduit par Marie Hooghe, Didier Jeunesse, 2015).

Au travers des données recueillies, on interrogera les multiples tensions qui se jouent dans leur usage et leur didactisation : tension entre compréhension et interprétation, tension entre lecture littéraire et éducation morale et civique, tension entre français et éducation morale et civique.

Quelles pratiques pédagogiques mettre alors en œuvre et quelle didactisation proposer pour résoudre ces tensions et permettre aux enseignants de faire de la compréhension de ces albums non pas seulement un prétexte à la réflexion mais un levier vers la lecture littéraire d'un sujet lecteur en capacité heuristique de saisir les enjeux axiologiques de l'album ? Quels enjeux pour la formation des enseignants ?

Nous montrerons que par-delà l'approche thématique, ce sont bien des leviers diégétiques, inférentiels ou iconographiques qui peuvent autoriser la construction de la réflexion d'un esprit critique, moral et citoyen. L'apprentissage en jeu est donc bien pour les élèves celui d'une lecture complexe, tout à la fois distanciée et participative, empathique et critique.

 

Références :

AHR Sylviane et BUTLEN Max (2015). Présence et usages de la littérature de jeunesse à l'école et au collège. Le français d'aujourd'hui n°189, p.37-54. [en ligne]

MAS Marion (2017). Le lecteur et le citoyen : Analyse des relations entre littérature et valeurs dans les programmes du cycle 3 de l'école primaire. Le français aujourd'hui n°197 p. 27-36.  [en ligne]

PERRIN-DOUCEY Agnès (2019). Littérature et lecture, valeurs et citoyenneté : quels apports pour l'enseignement moral et civique ? Recherches & Travaux, n°94. https://doi.org/10.4000/recherchestravaux.1629

 


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