Enseignement de la lecture au primaire : Ce que font et ce que souhaitent les personnes étudiantes à la formation initiale
Rachel Deroy-Ringuette  1@  
1 : Université du Québec à Trois-Rivières

Au Québec, lorsqu'il s'agit de l'enseignement de la lecture au primaire, plusieurs s'intéressent aux personnes enseignantes, par des pratiques déclarées (DeRoy-Ringuette et Montésinos-Gelet, 2023; Lépine, 2018) ou par des pratiques observées (Montésinos-Gelet et Dupin de Saint-André, 2018). Cependant, les études concernant l'enseignement de la lecture auprès des personnes étudiantes au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement préscolaire (BEPEP) sont rares ou datent (Baillargeon, 2008; Lebrun et Baribeau, 2004). Pourtant, elles nous semblent essentielles, car les personnes étudiantes actuelles sont les personnes enseignantes de demain. Si, antérieurement, nous avons décrit les habitudes de lecture personnelles des étudiant.es au BEPEP, leurs représentations de l'enseignement de la lecture ainsi que leur efficacité personnelle perçue (DeRoy-Ringuette et Lacroix, 2024), nous souhaitons ici poursuivre nos réflexions sur les pratiques déclarées quant à des dispositifs de lecture ciblés (p. ex., lecture interactive, lecture en duo, lecture personnelle) ainsi que sur ce qu'elles anticipent pour leur future profession au regard des pratiques (p. ex., utilisation d'un manuel scolaire, de livres jeunesse, d'aide-mémoire avec des stratégies de lecture) et des objectifs poursuivis auprès des élèves (p. ex., développer chez les élèves la capacité à lire avec fluidité, la capacité à lire des textes littéraires qui permet de voir la beauté d'une œuvre, la capacité à interagir à propos de leurs lectures). Ainsi, dans cette communication à visée descriptive, nous nous attarderons aux résultats obtenus par les questions relatives au recours à différents dispositifs de lecture (Dupin de Saint-André et Montésinos-Gelet, 2023), en stage ou lors de remplacement, et celles inspirées de Martel et Lévesque (2010) quant aux pratiques et aux objectifs souhaités, donc selon un désir prospectif. Déjà, nous constatons que nos résultats montrent des points de convergence et de divergence quant à ceux d'autres recherches menées auprès des populations enseignantes. En voici deux exemples. Relativement aux dispositifs de lecture, près des trois quarts des étudiant.es disent avoir expérimenté au moins une fois la lecture interactive, un dispositif également déclaré comme étant fort prisé par des enseignantes expertes (DeRoy-Ringuette et Montésinos-Gelet, 2023). Cependant, quant aux pratiques anticipées, plus de la moitié disent ne pas vouloir utiliser un manuel scolaire pour enseigner la lecture, ce qui est pourtant une pratique déclarée par un peu plus de 60% des personnes enseignantes interrogées par Martel, Lévesque et Aubin-Horth (2012). Sur le plan méthodologique, soulignons que notre étude se base sur un échantillon non probabiliste à participation volontaire et l'outil de collecte de données est un questionnaire autoadministré. Ce sont 84 personnes étudiantes au BEPEP de l'Université du Québec à Trois-Rivières qui y ont répondu au cours du mois de janvier 2024.

DeRoy-Ringuette, R. et Lacroix, F. (mai 2024). Enseignement de la lecture : représentations d'étudiant·es au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire (BEPEP). 11e Colloque international en éducation (CRIFPE), Montréal, Canada.

Dupin de Saint-André, M. et Montésinos-Gelet, I. (2023). Des dispositifs d'enseignement pour soutenir les premiers apprentissages en lecture et en écriture. Dans I. Montésinos-Gelet, M. Dupin de Saint-André et A. Charron (dir.). La lecture et l'écriture. Tome 1. Chenelière éducation.

Martel, V., et Levesque, J. Y. (2010). La compréhension en lecture aux deuxième et troisième cycles du primaire: regard sur les pratiques déclarées d'enseignement. Canadian journal of applied linguistics13(2), 27-53.


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