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La thématique du colloque proposant d'analyser de manière liée pratiques enseignantes et activité des élèves en cours de français, nous nous donnons pour objectif d'orienter notre réflexion sur le lien entre une pratique particulière des enseignants, celle qui consiste à favoriser la rétroaction des élèves sur leur activité et un apprentissage des élèves, celui de la réflexivité, considéré comme essentiel à la structuration des apprentissages des élèves (Develay, 1997; Hadji, 2012). Dans le domaine de la lecture littéraire en particulier, nous considérons que l'enseignement explicite constitue un levier pour permettre aux élèves de mieux maîtriser leur activité face à la complexité des textes littéraires et que celui-ci attire particulièrement l'attention de l'apprenant sur sa propre activité : l'exercice d'autorégulation et de réflexivité sur sa lecture est en effet considéré comme nécessaire à la maîtrise autonome de la lecture (Bishop, 2018; Giasson, 2011 ; Goigoux & Cèbe, 2019). La métacognition se trouve d'ailleurs intégrée, dans les différents modèles, aux stratégies de lecture propres à l'activité de compréhension (Goigoux, 2003; Falardeau et Gagné, 2012; Falardeau et al., 2014). Dans le cadre de notre projet de recherche, nous envisageons de l'analyser, plus largement, au sein de l'enseignement de la lecture littéraire, saisie dans ses différentes dimensions complémentaires ‑ psychoaffective et analytique ‑ et dans les différentes opérations qu'elle mobilise – compréhension et interprétation. Comment s'enseigne et s'exerce un enseignement explicite de la réflexivité de l'élève sur sa propre activité de lecture littéraire? Telle est la problématique sur laquelle nous nous proposons de nous pencher.

Nous envisageons, sur le plan empirique, cette question dans le contexte d'une recherche collaborative de type LéA, menée au sein d'un collectif professionnel rassemblant des enseignants de cycle 3 et des chercheurs visant le développement des compétences professionnelles d'enseignement de la lecture littéraire des enseignants, en relation avec celui des compétences des élèves. Pour répondre à notre question, nous nous proposons de regarder, de manière liée, la place et les modalités de l'activité des enseignants quand ils favorisent la rétroaction et la métacognition des élèves en lecture (1). Nous chercherons notamment à cerner si ces rétroactions comportent une dimension didactique disciplinaire spécifique (2). Nous analyserons également, de manière liée, le développement des compétences métaréflexives des élèves (3). Nos données seront analysées, dans une méthode qualitative, à partir du discours des enseignants en situation d'enseignement de la lecture littéraire (6 séances) et de l'activité des élèves, notamment au sein de cercles de lecture spécifiquement orientés vers une pratique autonome entre pairs de la lecture et de son analyse réflexive.