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Deux méthodologies d'analyse de l'activité langagière au service de l'enseignement et de l'apprentissage de la grammaire
Matthieu Merhan  1@  , Sandy Stoudmann  2@  
1 : Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation
2 : Université de Genève, Faculté de Psychologie et des Sciences de l'éducation

Cette proposition de communication expose les outils méthodologiques élaborés dans le cadre de deux thèses réalisées au sein d'un même projet de recherche en didactique de la grammaire (Grafe'maire – FNS n° n°100019_179226 / 1). La première recherche vise à tracer le raisonnement des élèves dans une tâche d'identification d'une fonction syntaxique « le complément du nom ». La deuxième étudie le discours d'élèves et d'enseignants sur les « valeurs des temps verbaux du passé » et vise à décrire la manière avec laquelle se construit le savoir à propos de cet objet. L'intérêt de réunir ces deux recherches dans une seule communication est de mettre en contraste deux méthodologies originales mises en œuvre pour analyser l'activité langagière des élèves et des enseignants lorsque celle-ci est appréhendée comme un outil pour apprendre et pour enseigner.

Pour étudier le raisonnement des élèves, nous proposons une modélisation qui met en relation les activités langagières et praxéologiques des élèves (Stoudmann, à paraitre). Le raisonnement est un processus cognitif qui n'est pas immédiatement accessible. Pour le tracer, nous nous intéressons dès lors au dire et au faire qui sont des activités visibles et qui nous permettent d'inférer le raisonnement grammatical des élèves. Nous avons alors expérimenté des entretiens métasyntaxiques avec 18 élèves issus de deux classes du primaire (10-12 ans) et deux classes du secondaire (14-15 ans).

Pour étudier le discours sur la « valeurs des temps verbaux du passé » nous tentons d'apporter une clarification de la notion de « formation discursive » en reprenant la proposition de Bronckart (1997) qui montre la nécessité de différencier les « formations socio-langagières » des « types de discours et des mécanismes de prise en charge énonciative » (p. 141). Cette distinction se concrétise par la mise en évidence de deux unités d'analyse : Les arguments (qui relèvent des processus de sémiotisation) et les positions énonciatives (qui relèvent de la mise en scène discursive des arguments). L'analyse est réalisée à partir de 658 textes écrits d'élèves du primaire et du secondaire et à partir d'interactions orales en classes pour une même activité réalisée dans quatre classes du primaire et quatre classes du secondaire.

Enfin, nous montrerons comment ces deux méthodologies nous permettent de cartographier la complexité de l'activité langagière lorsque celle-ci est considérée comme un outil au service de l'enseignement et de l'apprentissage. Puis, nous proposerons des pistes didactiques qui visent à soutenir une compréhension du fonctionnement systémique de la langue.

Bronckart, J.-P. (1997). Activité langagière, textes et discours. Pour un interactionnisme socio-discursif. Delachaux et Niestlé.

Merhan, M. (2024). Valeurs, discours et savoirs. Analyse des discours scolaires à propos des valeurs des temps verbaux du passé. Thèse de doctorat : Université de Genève.

Stoudmann, S. (à paraitre). Résolutions de problèmes grammaticaux et raisonnements d'élèves lors d'entretiens métasyntaxiques : entre le dire et le faire. Dans : V. Marmy & M. Beaumanoir-Secq (Eds.). Apprendre à réfléchir sur la langue, de la maternelle à l'université. Presses universitaire de Namur [coll. Diptyque].

 


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