Dépôts par auteur ou autrice > Magniant Veronique

Nous travaux se situent dans une approche vygotskienne et dans la perspective de l'interactionnisme social : nous considérons l'apprentissage en tant que processus d'appropriation de concepts scientifiques, qui s'opère notamment par l'élaboration du langage et de discours. Nous nous intéressons à la manière dont des sujets apprenants âgés de cinq à sept ans (classe de Cours Préparatoire) construisent des savoirs disciplinaires et des discours en déployant une co-activité langagière orchestrée par l'enseignant·e, dans des communautés discursives disciplinaires scolaires (Jaubert et Rebière, 2021), tout en développant une activité scripturale multidimensionnelle (Kervyn et al., 2023). Nous nous focalisons sur la mise en œuvre d'un dispositif de révision collective des écrits d'élèves, mené à l'oral, et sur les conditions qui permettraient à la co-activité langagière au sein de la classe d'avoir des effets sur les apprentissages des élèves, perceptibles dans leurs textes écrits de façon autonome, dans différentes disciplines (français et sciences).

Nous présentons des données à partir d'un corpus construit dans deux classes d'une école de milieu prioritaire de la ville de Bordeaux. Nous procédons à une triple analyse : nous commençons par réaliser une analyse épistémique préalable, à partir de laquelle nous identifions des déplacement perceptibles dans les écrits des élèves, en comparant des écrits de début et fin de séquence. Nous mettons enfin en lien les déplacements identifiés avec certaines des interactions orales, réalisées pendant les séances collectives de révision, et tentons d'identifier des Gestes Professionnels Langagiers Didactiques (GPLD) (Coulange, Jaubert et Lhoste, 2018) qui semblent participer à l'appropriation des savoirs langagiers (notamment scripturaux).

Nos résultats pointent, dans les écrits finaux, des déplacements sémiotiques, discursifs, culturels et psycho-affectifs : pour cette communication, nous nous focalisons sur les déplacements discursifs et culturels. Les GPLD identifiés, spécifiques de l'enseignement de l'activité langagière au CP, apparaissent comme des outils d'enseignement permettant de rendre les élèves énonciateurs de leurs textes à l'oral comme à l'écrit, et de leur faire construire des discours et des savoirs disciplinaires (en français et en sciences) davantage élaborés.

Les GPLD permettent également de rendre compte de la manière dont la co-activité langagière dans la classe est mise en oeuvre par l'enseignant·e et ajustée à l'activité des apprenant·e·s. Ils nous semblent être des outils pour enseigner à tous les élèves l'activité langagière dans toute sa complexité, dès le début de l'école élémentaire.

Bibliographie

Coulange, L., Jaubert, M., & Lhoste, Y. (2018). Les gestes professionnels langagiers didactiques dans différentes disciplines : Fondements théoriques et méthodologiques-études de cas en mathématiques et en français. eJRIEPS. Ejournal de la recherche sur l'intervention en éducation physique et sport, spécial 1.

Jaubert, M., & Rebière, M. (2021). Un modèle pour interpréter le travail du langage au sein des « communautés discursives disciplinaires scolaires ». Pratiques. Linguistique, littérature, didactique, 189‑190, Article 189‑190. https://doi.org/10.4000/pratiques.9680

Kervyn, B., Bachelé, P., & Faux, J. (2023). La préparation de l'écriture au cycle 2 (Retz).