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Verbalisations et réflexions sur le travail d'enseignement : une expérience avec des étudiants en formation initiale
Eliane Lousada  1@  
1 : Faculté de Lettres- Université de São Paulo - USP

Le domaine de la formation des enseignants fait l'objet d'une attention particulière depuis plusieurs décennies, principalement parce que l'échec des performances des élèves est souvent attribué à la manière dont les enseignants effectuent leur travail pédagogique (Saujat, 2002). Cependant, la corrélation immédiate entre les performances des élèves et les actions de l'enseignant soulève un certain nombre de questions qui doivent être étudiées, car elle rend l'enseignant seul responsable des problèmes d'apprentissage des élèves, alors que nous savons qu'il s'agit d'une situation dans laquelle les facteurs sont multiples (Saujat, 2002). Dans cette communication, nous présenterons une étude sur un dispositif de formation des enseignants qui fait partie d'un programme institutionnel, proposé par l'université, visant à former les étudiants universitaires à l'enseignement au niveau du premier cycle. Le programme institutionnel auquel le dispositif est lié exige que le professeur créé un projet dans lequel les étudiants de premier cycle s'engagent à travailler en tant que moniteurs dans une matière de premier cycle, en recevant une bourse pour un semestre. Pour concevoir le dispositif et ensuite analyser les données recueillies, nous avons utilisé, d'une part, le cadre théorique et méthodologique de l'interactionnisme socio-discursif (Bronckart, 1997, 2008), qui nous a fourni une base générale pour comprendre le travail en tant qu'agir et pour analyser les textes recueillis ; et, d'autre part, la clinique de l'activité (Clot, 1999, 2017) et l'ergonomie de l'activité des professionnels de l'éducation (Faïta, 2004 ; Amigues, 2004) pour proposer des méthodes qui ont généré des verbalisations de la part des étudiants de premier cycle, en vue d'établir une activité réflexive qui contribue à leur développement professionnel. Ces lignes théoriques partagent la même orientation épistémologique générale, l'interactionnisme social, dans son volet vygotskien (Vygotski, 1997), qui apporte trois concepts importants à notre étude : i) le développement des personnes ne se fait pas de manière linéaire, mais s'organise dans un mouvement qui va de l'interpersonnel à l'intrapersonnel ; ii) le langage joue un rôle prépondérant dans le développement des personnes et influence les manières de penser ; iii) la pensée ne précède pas le langage, elle se réalise en lui. À partir de ces réflexions et reprenant des notions proposées par Bronckart (2008), Clot (2017), Faïta (2004) et Amigues (2004), nous avons conçu un dispositif de formation dans lequel les moniteurs choisis pour travailler sur le sujet travaillaient en binôme, discutant de ce qu'ils observent en classe mais aussi de leur rôle dans la classe. Le dispositif en question a été mis en place en 2024 et s'est déroulé de la manière suivante : deux professeurs d'université ont réuni leurs moniteurs respectifs, c'est-à-dire des étudiants de premier cycle inscrits dans leurs projets, afin qu'ils discutent, lors de réunions communes, de leurs observations de l'enseignement dans les matières qu'ils encadrent. Ces réunions, sept au total en 2024, ont été enregistrées puis transcrites pour analyse. Lors de ces réunions, les tuteurs, guidés par les enseignants, ont commenté ce qu'ils avaient observé et réfléchi à leur performance à des moments où ils donnaient des cours. Ils ont également été encouragés à prendre une photo représentative des moments où ils agissaient dans les classes et à l'apporter aux réunions pour commentaires. Les données analysées ont montré les réflexions des moniteurs sur leur travail et leurs tentatives de saisir les aspects du travail de l'enseignant qu'ils considèrent comme importants pour leur formation et leur future profession.



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