Plusieurs travaux ont mis en évidence la difficulté à former les enseignants (notamment ceux du premier degré) aux et à partir des concepts didactiques portant sur l'enseignement de la littérature (Taillandier, 2019) : notamment ceux de sujet lecteur et de lecture littéraire (Louichon, 2016) qui ont amplement trouvé une place dans les programmes officiels depuis plus d'une décennie. L'évolution des pratiques dont ces concepts sont porteurs se trouve en tension avec les pratiques effectives en œuvre dans les classes, mais surtout les jeunes enseignants en formation se retrouvent parfois à observer des pratiques d'enseignement très éloignées des pratiques auxquelles la formation les invite. L'évolution d'une lecture-compréhension vers une lecture-interprétative, qui s'appuie sur les jeux de coopération et de distanciation, est non seulement difficile à percevoir, mais elle apparait surtout complexe à mettre en œuvre. Dans ce contexte, des espaces de formation littératique ont vu le jour au sein des INSPE, en France, et modifient la rencontre avec les œuvres, avec les activités de réception, et pensent la formation des enseignants dans un espace partagé entre la formation et la classe.
La première fabulathèque en France a été créée à l'INSPE de l'académie de Strasbourg sur le site de Colmar par N.Bertrand. Cet espace permet de former des enseignants en formation initiale, d'accueillir des classes et de poursuivre en formation continue le travail avec les enseignants. Les fabulathèques sont des lieux de médiation de l'enseignement de la littérature et des lieux de lecture partagés.
Au sein de ce symposium, nous souhaitons documenter la spécificité de l'activité de formation rendue possible par cet espace singulier : la façon dont les formateurs, les enseignants-stagiaires et les enseignants reconstruisent l'enjeu de l'enseignement de la littérature ; les concepts et conceptions qu'ils reconstruisent au sein de cet espace concernant cet enseignement ; la façon dont ils pensent que celui-ci est, ou non, complémentaire des espaces habituels de la formation, à savoir la classe ; et enfin si cet espace modifie leurs représentations de l'enseignement de la littérature.
Nous serons particulièrement attentives au principe d'isomorphisme entre des gestes de formation et des gestes d'enseignement qui nous permettrait peut-être d'expliciter la dimension engageante (Fredricks & al., 2004) de cet espace et des visées de la formation.
Bibliographie
Ahr S. (2014). L'enseignement de la littérature aux cycles 3 et 4 : quelles orientations, pour quels enjeux ? Contribution aux travaux des groupes d'élaboration des projets de programmes - Cycles 2, 3 et 4,
Fredricks, J. A., Blumenfeld, P.-C., & Paris, A. H. (2004). School engagement: Potential of the concept, state of the evidence. Review of Educational Research, 74, 59–109. https://doi.org/10.3102/003465430740010
Louichon, B. (2016), « Dix ans de Sujet lecteur » en Didactique du français et de la littérature. Recherches Textuelles, 14, 403-422.
Tailhandier, S. (2019) . Pratiques de lecture littéraire et formation initiale : quels enjeux, quelles modalités ? Le français aujourd'hui, 204 125-137. https://doi.org/10.3917/lfa.204.0125.
| Type : | : | Résumé d'une communication dans un symposium (mettre en parenthèses le titre du symposium) |
| Mots-Clés | : | Fabulathèques ; espaces de formation ; enseignement de la littérature ; isomorphisme |
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