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Les écritures de la réception pour mieux penser les pratiques d'enseignement de la lecture littéraire
Stéphanie St-Onge  1, 2, 3@  
1 : Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
2 : Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante
3 : Collectif Clé

Les écritures de la réception représentent des modes d'entrées dans la lecture littéraire et favorisent l'expression de la subjectivité (Le Goff, 2018). Mais que pouvons-nous tirer de ces écritures afin de mieux penser les pratiques d'enseignement de la lecture? Que peuvent exprimer des élèves en regard des écritures d'une séquence didactique qui pourrait aider à mieux penser l'activité de l'apprenant? Quelles pratiques d'enseignement peuvent favoriser l'apprentissage de la lecture et de l'écriture littéraires? Dans une recherche portant sur la verbalisation de l'expérience esthétique, nous avons observé les performances d'élèves dans diverses écritures de la réception. Nous avons également recueilli ce que dit l'enseignante participante des écritures de ses élèves et observé ses pratiques d'enseignement.

Notre mode de collecte de données se résume principalement au matériel écrit et aux entretiens semi-dirigés pré- et post-expérimentation avec l'enseignante. Nos analyses prennent également appui sur l'observation participante, qui nous permet de nuancer l'interprétation des résultats en contextualisant les écrits des élèves en lien avec les pratiques observées et déclarées d'enseignement de la lecture et de l'écriture littéraires. Nous avons collecté différentes formes d'écritures de la réception : des écrits métatextuels (comme des commentaires sur l'œuvre), des écrits d'invention et des écrits réflexifs (qui permettent de penser, d'apprendre et de se construire; Chabane et Bucheton, 2002), pour un total de 201 écrits de 26 élèves en cinquième secondaire québécois (16-17 ans).

Dans cette communication, nous proposons de mettre en lumière l'apport des écritures de la réception à la compétence en lecture littéraire. Nous avons notamment observé que les écrits évalués de manière formative contribuent aux écrits qui visent une évaluation sommative et que tous ces écrits donnent une place à la singularité des élèves. Nous montrerons que les élèves sont eux-mêmes capables de nommer l'apport des divers écrits. Ce qui ressort, entre autres, est l'importance de penser les différentes formes d'écriture entre continuum et itérations, afin que les écrits se complètent les uns les autres, au point où un écrit métatextuel peut devenir un écrit intermédiaire à un autre écrit métatextuel ou à un écrit réflexif. Si nous avons observé un continuum entre les écritures de la réception, nous avons également observé qu'elles permettent la pratique et l'expression de soi dans une perspective de « culture de soi » (Foucault, 2017).

Bibliographie

Chabanne, J.-C., et Bucheton, D. (2002). Parler et écrire pour penser, apprendre et se construire, L'écrit et l'oral réflexifs. Presses universitaires de France.

Foucault, M. (2017). Dits et écrits, II 1976-1988. Gallimard.

Le Goff, F. (2018). L'écriture de la réception : Ses principes. Dans F. Le Goff et V. Larrivé, Le temps de l'écriture: Écritures de la variation, écritures de la réception. UGA Éditions.


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