Notre proposition de communication s'inscrit dans l'axe Des pratiques enseignantes ou de formation à l'activité de l'apprenant⋅e.
A partir des premiers résultats d'une recherche collaborative menée dans l'académie de Nancy-Metz (France) dans des dispositifs linguistiques ouverts en collège, il s'agit d'évoquer les liens entre les pratiques enseignantes et l'apprentissage du français langue seconde d'apprenant·es catégorisé·es comme allophones.
En France, les élèves migrant·es peu/non francophones sont scolarisé·es en classes ordinaires et bénéficient d'un accompagnement spécifique sur le temps scolaire, de douze heures hebdomadaires au maximum et durant un an. L'empan temporel pour apprendre la langue française et de scolarisation est donc extrêmement contraint. Par ailleurs, les professeur·es de français langue seconde (FLS) et de scolarisation (FLSco) doivent également enseigner les codes de l'école et ses enjeux - répertoriés par la recherche comme des leviers à la réussite (Charlot et al. 1992 ; Bonnery et al, 2016). Les enseignant·es d'UPE2A (les unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants qui accueillent les élèves migrant·es) sont contraint·es de mettre en œuvre une didactique différenciée et de faire appel à des pratiques professionnelles comportant des dimensions collectives et individuelles, génériques et singulières mais aussi sociales pour faire comprendre cette expérience scolaire. Ils/elles sont chargé·es de faire repérer et évaluer l'objet de savoir par les élèves avec les attentes de leurs enseignant·es de classes ordinaires, d'avoir une posture et des gestes efficients comme des maïeuticien·nes de la réflexivité des apprenant⋅es sur leurs apprentissages (Bucheton, 2017).
Dès lors, des collaborations entre enseignant·es, inhérentes au format de l'enseignement linguistique (Prévost, 2024), et des ressources diverses s'avèrent nécessaires dans le cadre de l'enseignement du FLS/FLSco dans l'enseignement formel français.
Aussi, quels leviers à l'enseignement-apprentissage du FLS/FLSco – réalisé dans un temps si restreint institutionnellement – émergent du discours des enseignant·es?
Nous prendrons appui sur la recherche DilCoLor – pour Dispositifs linguistiques en collège en Lorraine – menée en collaboration avec cinq enseignantes de FLS/ FLSco dans cinq classes réparties sur le territoire lorrain. Cette recherche qualitative s'inscrit en didactique des langues, plus particulièrement dans le champ de l'éducation formelle, dans une démarche compréhensive et repose sur une méthodologie mixte. Le corpus est constitué d'un entretien semi-directif avec chacune des cinq enseignantes collaborant (5h50 d'enregistrement), un journal de bord et les enregistrements (audio/ vidéo) in situ de séances en UPE2A (2x5 séances).
Nous montrerons à partir des entretiens réalisés que les cinq enseignantes ont des discours variés et pluriels sur leurs postures, les relations avec leurs apprenant·es et avec les autres enseignant·es, les outils mobilisés et/ou souhaités qui questionnent leurs manières d'agir dans des contextes scolaires spécifiques.
Bibliographie sélective :
Bonnery, S., Crinon, J., Simons, G. (2016), Les élèves face aux outils pédagogiques : quels risques d'inégalités ? , Recherches en éducation, n°25, mars 2016.
Bucheton D., Gestes professionnels, postures des enseignants : quelle responsabilité dans les processus différenciateurs ?, CNESCO, 2017.
Charlot, B., Bautier, E. Jean-Yves Rochex, J.-Y., (1992) École et savoir dans les banlieues... et ailleurs. Paris, Armand Colin.
Prévost, J. (2024), Les collaborations inhérentes aux dispositifs linguistiques UPE2A et OEPRE, Recherches et Pratiques, volume 3/2024, 31-51.
| Type : | : | Proposition de communication |
| Thématiques | : | Axe 1 : Des pratiques enseignantes ou de formation à l’activité de l’apprenant⋅e |
| Mots-Clés | : | pratiques enseignantes ; FLS ; allophones ; discours |
| PDF version | : |  PDF version |
